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L’histoire de la Médina de Tunis, comme son architecture et ses habitants, ses commerçants et ses passants, son rythme et son dynamisme, est une source précieuse d’inspiration et un trésor d’informations et de témoignages, gravés sur les murs de la ville et dans la mémoire des Tunisois. Ma rencontre avec les soyeux de la Médina et la visite de leurs ateliers ont été pour moi une révélation; leurs histoires m’ont passionnée et je me devais un jour de les raconter. J’ai rencontré, pour la première fois, les tisserands du sefsari en octobre 2011, lors de mes repérages pour la préparation de la Biennale d’Art Contemporain de Tunis . L’état de délabrement des ateliers et le désespoir des artisans m’ont autant choquée que bouleversée. La Médina est un espace labyrinthique que j’ai suivi pour découvrir, au fond des impasses et des ruelles étroites, des artisans toujours en activité, et ce, en dépit du déclin de la demande et des conditions de travail déplorables. J’ai établi une carte retraçant mon parcours et portant l’adresse des artisans rencontrés. Peu nombreux (une vingtaine tout au plus), ils sont groupés dans des fondouk(s) délabrés et difficiles d’accès. Les fondouk(s) étaient les principaux centres d’artisanat de la Médina. Il s’agissait d’espaces fermés, accessibles par une seule porte donnant sur la rue. Les ateliers s’organisaient sur deux niveaux, autour d’un patio. Aujourd’hui, ne subsistent que fondouk el Henna à souk el Blat, fondouk Ettouil et fondouk el Warda à Tourbet el Bey; les autres ont été abandonnés ou démolis. Bien que sans illusions, les derniers tisserands du sefsari ont accepté de me parler de leurs conditions précaires et d’un métier en déclin dont la reprise semble difficile. Le métier à tisser ou noùl est une structure en bois basique, composée de planches à peine rabotées, assemblées par des fils et fixées aux murs de l’atelier. Le métier n’a pratiquement pas évolué depuis des siècles. Placés horizontalement et dans le sens de la longueur, les fils de chaîne, enroulés sur les ensouples, traversent les fils de trame grâce au déplacement d’une navette actionnée par le tisserand.
125 pages /
2018 /
45 DT /
ISBN978-9938-01-121-0 /
16.5*23.5 cm
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