«La chose publique, ou l’invention de la politique», ce livre qui nous parle d’assemblages - assemblage de mots, d’objets, une pratique que les humains affectionnent - a été écrit par le politlogue Philippe Dujardin en 2011. Telle une fable, ou un recueil de fables, usant de mots simples, La chose publique, décrit le processus de mise en place de la politique, depuis la nuit des temps, jusqu’à nos jours. De la place publique à l’assemblée, en passant par les différentes phases qui ont marqué l’histoire et fait le futur de l’humanité, La chose publique, raconte l’évolution de la politique.
Au départ, l’auteur a écrit pour ses petites filles, mais le succès du livre, souvent assimilé à un manuel, en a fait un objet d’étude dans les universités. Son texte a même été porté au théâtre . Il a aussi été traduit… en Tunisien.
«Quand des étudiants tunisiens ont joué ce texte, sur une mise en scène de Françoise Coupat, Kmar Bendana qui assistait aux répétitions, a senti une touche tunisienne, pourtant le texte était français» nous explique Majd Mastoura. De là est venue l’idée de traduire, d’abord à l’arabe littéraire, ensuite au Tunisien, ce compte citoyen. Le défi étant de garder l’âme de cette fable poétique, où l’ironie n’est pas absente, en traduisant.
Majd Mastoura, que le grand publique a connu à travers ses rôles au cinéma (Bidoun 2 et Nhebbek Hedi) est aussi l’un des fondateurs du mouvement Street Poetry (Klem Cheraa). Un mouvement qui a rassemblé les jeunes dans les espaces publics pour réciter et interpréter des textes qu’ils avaient écrit en dialectal. Le mouvement a donné naissance, au lendemain du 14 janvier, à de très beaux textes qui parlaient d’amour, de politique, de choses de la vie. C’était une façon de sortir la culture des salles et des galeries, d’échanger autour de tout et de se réapproprier l’espace public que la dictature avait confisqué.
Interviewé par Misk, Majd nous a parlé de cette traduction, du dialecte tunisen, de la langue arabe et d’autres choses...
Le livre, bilingue, qui comporte le texte original de Philippe Dujardin et la traduction de Majd Mastoura, vient d’apparaitre dans les éditions Dar Al-Janoub (Sud éditions). Le lecteur pourra comparer les textes et prendre deux fois le plaisir de lire, en deux langues différentes, cette fable pour lecteurs de 7 à 77 ans.