En 100 pages, on est mis face à une réalité crue où l'Homme est devenu l'otage de sa propre créature, en l'occurrence, la technologie.
Dessiné avec beaucoup d'humour, le fléau n'est pas moins grave car l'individu est constamment sous le joug de la technologie dans ses moindre faits et gestes; du fait de prendre un café ou se rendre à un endroit, etc. L'envahissement est pernicieux et s'immisce dans aussi bien notre vie privée que publique.
Avec un style fluide, concis et d'une grande justesse, Georges Olivier, l'auteur du roman a réussi "à raconter notre époque" comme il l'a affirmé au HuffPost Tunisie, sans donner des leçons de morale, ni de discours directs.
La technologie nous a pourtant simplifié la vie à bien des égards, "pas faux, elle reflète l'alliance des contraires: elle simplifie autant qu'elle complexifie", explique l'auteur, ce qu'il appelle la "simplexité".
"Tout est tributaire de notre dosage car c'est l'abus qui est nocif. Les grecs avait la sagesse de prôner le non excès en toutes choses, or nous faisons tout à fait le contraire aujourd'hui. L'homme moderne suit le troupeau, prisonnier de la mode et aveuglé par les services marketing qui lui vendent leurs produits. C'est ainsi qu'il est en quête toujours du nouveau, de la nouvelle technologie alors que ce qu'il a déjà fonctionne parfaitement, comme pour les téléphones par exemple", précise Geoges Olivier.
Ce romancier et journaliste français résident en Tunisie décrit un phénomène mondial qui traverse aussi bien Paris que Tunis. Un phénomène déguisé sous de belles intentions comme promouvoir la culture, la rendre accessible grâce à internet, etc. "Certes la technologie a brisé les distances, créé d'autres formes de solidarité mais prétendre qu'elle rend les hommes plus intelligents est biaisé. On est face à des quantités énormes d'informations sans pourvoir les synthétiser ou en faire quelques chose. Oui tu peux savoir plein de choses sur tout, mais ceci ne rend pas le concernée cultivé car il faut différencier savoir et culture. Non seulement on n'a pas le savoir qu'il faut mais on perd également le savoir-vivre", a renchéri le romancier.
En effet, les ravages de la surconsommation de la technologie touche la sphère la plus intime des relations humaines, comme c'est si bien décrit dans le roman. À longueur des journées notre vie privée est étalée avec détails comme c'est le cas sur les réseaux sociaux, qui sont aussi "des espaces d'auto-promotion de nous-mêmes, où nous jouons le rôle de publicitaires de notre personne et où le faux est plus que le vrai.
Combien de fois, avons-nous été surpris par le décalage entre la personne telle qu'elle dans le réel et telle qu'elle dans le virtuel! Sans omettre ces espaces où se cultivent la médiocrité, la lâcheté comme insulter des personnes via le virtuel alors qu'on n'osait pas le faire en vrai et bien d'autres travers", déplore Georges Olivier.
Roman 2.0 fait réfléchir sur notre époque, s'il ne changera peut-être pas nos habitudes, il nous apprendra au moins à en prendre conscience.